Quatre ZES pour accélerer la marché vers le développement au Congo

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Point d’orgue du Programme National de Développement, la création des 4 Zones Economiques Spéciales devraient créer des emplois direct et indirect mais aussi et surtout de nouveaux pôles urbains.

 

La ZES d’Oyo/Ollombo (760.318 ha)

La zone économique spéciale d’Oyo-Ollombo couvre une superficie de 760.318 hectares. Elle est la plus vaste des quatre zones économiques spéciales. Située au centre du Congo, cette ZES se trouve à une distance de 400 km de Brazzaville, sur la nationale 2. La Route Nationale 2 (RN2) assure le transport routier reliant les villes de Brazzaville; Odziba; Ngo; Gamboma; Ollombo‐Oyo entre elles. Elle poursuit en direction nord partant d’Oyo et terminant à Ouesso, où les camions peuvent traverser la frontière avec le Cameroun.

Une route secondaire dans l’ouest, relie Oyo à Obouya et Ewo. Ancrée aux villes jumelles d’Oyo et d’Ollombo, la zone économique spéciale située de façon stratégique le long de la route nationale n°2, est dotée d’un aéroport international à Ollombo et d’un port fluvial à Oyo. La forte connectivité régionale et internationale offre de fortes possibilités économiques pour la zone économique spéciale.

Longue de 513 km de Brazzaville à Owando, la RN2 est connectée au réseau fluvial et dessert la future zone franche Ollombo-Oyo dans les Départements des Plateaux et de la Cuvette. Elle est également en amont le point de jonction entre le Congo et le Sud Cameroun.

D’une piste de près de 3.300m de long et 40m de large, l’aéroport international d’Ollombo situé dans les plateaux peut bien devenir un hub aéroportuaire dans la sous région d’Afrique Central et de l’Ouest.

Les études de faisabilité de la zone économique spéciale d’Oyo-Ollombo réalisées par le bureau d’études Singapourien Surbana International consultants Pte Ltd depuis juin 2012 étant prêtes, les travaux sont par conséquent exécutables.

Les activités retenues dans cette zone sont la production de cultures alimentaires et de rente, l’élevage du bétail, la transformation des produits agricoles (catégories comestibles), la transformation des produits agricoles (catégories non‐comestibles), la sylviculture, la pisciculture, les services commerciaux, le tourisme, la recherche et les services financiers.

La ZES d’Oyo-Ollombo a un énorme potentiel pour attirer les investissements étrangers dans le domaine de l’économie basée sur l’agriculture, en raison de son climat tropical, de ses terres fertiles et d’abondantes ressources hydriques. 3 objectifs stratégiques sont identifiés pour établir Oyo-Ollombo en tant que ZES agro-industrielle. Ces objectifs sont:

  • Accroître le volume des exportations ;
  • Créer les emplois ;
  • Atteindre la sécurité alimentaire interne.

Le développement des infrastructures joue un rôle essentiel dans le soutien des activités économiques d’une ville. L’établissement d’une base solide des infrastructures et d’un bon réseau de transport aide dans le positionnement de la ZES, qui est une destination d’investissement rentable bien conçue, dotée d’une base d’exportation, avec une bonne desserte et bien reliée, au marché sous-régional et mondial. Dans cette zone seront construites les infrastructures suivantes :

  • Un centre Administratif ;
  • Un secteur riverain à usage mixte ;
  • Zone de centre ville et du centre culturel ;
  • Une zone industrielle légère ;
  • Une zone industrielle générale et lourde ;
  • Un port fluvial ;
  • Une université, des établissements scolaires et de formation ;
  • Une zone résidentielle (comprenant un terrain de golf et une zone de villas).

Ces activités seront précédées par les travaux suivants :

  • Travaux de terrassement ;
  • Construction des routes ;
  • Approvisionnement en eau et électricité ;
  • Drainage des eaux fluviales ;
  • Assainissement ;

Gestion des déchets solides 

Il y a actuellement un port fluvial à l’intérieur de la ZES d’Oyo‐Ollombo, mais il n’est pas conçu pour gérer les cargaisons en vrac. A partir d’Oyo, les cargaisons et les personnes peuvent se déplacer vers Franceville au Gabon, empruntant le fleuve Alima. Le fleuve Alima et ses affluents qui parcourent la ZES d’Oyo‐Ollombo, rejoignent le fleuve Congo avec d’autres fleuves, et forment un système fluvial qui fournit au Congo plus de 6’500 km de voies navigables internes.

 

 

La Z.E.S. de Pointe-Noire (3150 ha)

La zone économique spéciale de Pointe-Noire, susceptible de s’étendre, couvre actuellement une superficie d’environ 3.544 hectares. Compte tenu des nombreux avantages en termes d’emplacement, de disponibilité de matières premières et d’autres facteurs de production, la zone économique spéciale de Pointe-Noire est bien placée pour soutenir les initiatives d’industrialisation en cours entreprises par le Gouvernement. Cette zone devrait offrir les infrastructures nécessaires et d’autres installations et services essentiels pour renforcer la base industrielle limitée existant dans le pays.

Une fois en service, il est prévu que la zone étudiée stimule les activités manufacturières à valeur ajoutée utilisant des matières premières abondantes (minerais de fer, pétrole, autres minéraux tels que le carbonate de potassium, le phosphate, etc.) disponibles dans la région de Pointe-Noire et ses environs.

En outre, les ressources naturelles et minérales sont perçues comme des domaines d’intervention clés censés établir une plate-forme pour que la zone étudiée émerge comme un pôle industriel.

Activités retenues

  • les produits pétroliers raffinés ;
  • les métaux et l’ingénierie ;
  • les produits chimiques ;
  • l’industrie alimentaire et des boissons ;
  • les produits minéraux non métalliques ;
  • le bois et les produits dérivés du bois ;
  • le papier et les produits du papier ;
  • la production des produits en plastique et verrerie;
  • l’imprimerie et l’édition ;
  • la réparation et l’installation des machines et des équipements ;
  • le tourisme;
  • la recherche et les services financiers

Pointe-Noire est stratégiquement sur un cap élevé entre la baie de Pointe-Noire et l’océan atlantique et offre des liaisons multimodales grâce à un aéroport international et des réseaux ferrés et routiers.

La région du site de la ZES est caractérisée par la présence d’un réseau ferroviaire de 510 km reliant la région côtière (qui abrite le port autonome) au reste du pays. En outre, la région est bien desservie par un vaste réseau routier qui la relie aux autres principaux centres économiques du pays tels que Brazzaville (environ 510km), Dolisie, Mont-Belo, Zanaga, etc .

La présence d’infrastructures physiques de base offre une connectivité avec plusieurs grandes villes du pays via les routes nationales, les routes régionales, le réseau ferroviaire et les liaisons aériennes. Le vaste réseau routier de la région comprend d’importantes routes nationales, à savoir la route nationale 1 (N-1) reliant la région avec Brazzaville via Dolisie, Nkayi, Madingou, etc., la N-4 reliant la région et pays avec le Cabinda en Angola, etc. et la N-5 reliant Pointe-Noire au Gabon. Pointe-Noire bénéficie également d’une connectivité avec d’autres centres régionaux et centres miniers tels que Mbinda, Mayoko, etc.

En outre, la région dispose d’un aéroport international reliant la ville à des destinations nationales et internationales, offrant ainsi une meilleure visibilité au niveau mondial. L’aéroport est desservi par plusieurs compagnies aériennes nationales et internationales qui assurent des liaisons domestiques avec des destinations clés comme Brazzaville et des destinations internationales de renom, notamment Paris, Addis-Abeba, Douala, Cotonou, Johannesburg, Libreville, etc. qui relient la région à d’autres destinations commerciales et industrielles.

La ZES est stratégiquement située à proximité du seul port maritime du pays. Epine dorsale de l’économie congolaise, le port autonome de Pointe-Noire est situé sur la côte occidentale de l’Afrique, le long de la croisée des grandes routes maritimes vers l’Europe, l’Asie et l’Amérique et représente environ 85 à 90% du trafic général de fret du pays. Par ailleurs, le port est actuellement en cours d’extension pour faciliter l’essor du fret et des besoins de transport à l’avenir.

Port de transit et d’éclatement, le port autonome de Pointe-Noire dispose de capacités d’accueil en eau profonde et fait de Pointe-Noire le centre principal de l’activité économique et commerciale du Congo. La présence de ce port fait de Pointe-Noire un pôle de transbordement de premier plan dans la région de l’Afrique centrale.

Tirant avantage de ses synergies existantes, la ville de Pointe-Noire est devenue le plus grand centre industriel du pays, abritant de nombreuses usines, petites et moyennes entreprises. En outre, en raison de la présence d’importantes réserves de pétrole et de gaz, la région a attiré un certain nombre de mastodontes du pétrole mondial (TOTAL, ENI, Chevron, Halliburton, etc…), qui participent actuellement à l’exploitation offshore de pétrole et de gaz. La région abrite la seule raffinerie opérationnelle du pays (CORAF).

Dans les prochaines années, avec la région devenant une plaque tournante manufacturière et l’amélioration des diverses infrastructures de transport, le secteur de la logistique sera prêt pour une croissance accélérée. L’on s’attend à ce que la future zone économique spéciale résulte en une importante génération de fret, principalement en raison des activités de commerce international et domestique impliquant un mouvement plus rapide des marchandises.

 

 La ZES de Ouesso (64.520 ha)

La zone économique spéciale de Ouesso couvre une superficie de 64.520 hectares. Les activités retenues sont:

  • La première phase est centrée sur la transformation industrielle du bois en sciage et contre plaqué, et à terme la production des meubles et les constructions immobilières;
  • La deuxième phase est centrée sur la préparation, le développement des cultures de café et de cacao et la création de l’agro-industrie par la transformation de ces cultures;
  • La troisième phase concerne la culture de la filière palmeraies.

La recherche et les services financiers concernent également la zone économique spéciale de Ouesso.

Cette zone étant principalement basée sur la première phase qui constitue des points francs, Ouesso et les villes alentours bénéficieront néanmoins de l’implantation de nouveaux fonctionnaires liés à la ZES (personnel du guichet unique, délégation régionale de l’Agence de planification etc.) et, rapidement, de l’augmentation de l’activité industrielle liée au bois.

Le projet d’érection de la zone économique spéciale de Ouesso, en sus de celles de Pointe-Noire, Brazzaville et Oyo-Ollombo, fera indéniablement de la Sangha, un véritable pôle économique qui offrira des opportunités d’affaires dans les secteurs encore en veilleuse, comme l’agroalimentaire, l’agropastoral et les services.

La forêt de la Sangha occupe une superficie de 5.800.000 hectares, dont 3.195.200 hectares en exploitation par les sociétés forestières. Les essences de la forêt équatoriales sont très recherchées. L’exploitation du bois est en plein essor. Elle est l’œuvre des sociétés forestières comme CIB-OLAM, IFO, SIFCO et SEFYD. L’industrie forestière congolaise suscite aujourd’hui un grand engouement car des sociétés se sont installées dans la Sangha, plus particulièrement dans les forêts de Ouesso pour une exploitation du bois.

La ZES Brazzaville (164.100 ha)

La zone économique spéciale (ZES) de Brazzaville couvre une superficie de 164.100 hectares. Pour cette ZES, plusieurs sites ont été étudiés et jugés disponibles en fonction entre autres de leur topologie, de la facilité d’accès aux infrastructures, etc. Le site privilégié pour le parc d’activités de la ZES de Brazzaville est situé à Maloukou-Ttéchot.

Disposant d’une réserve foncière importante, la ZES de Brazzaville va combiner la zone industrielle ASPERBRAS, un parc d’activités et une nouvelle ville destinée à accueillir les employés de la ZES, leurs familles, ainsi que la population drainée par les activités induites. Le Gouvernement a prévu la mise en œuvre de la ZES de Brazzaville, en deux phases.

Une première phase centrée sur :

  • la dynamisation de la filière des palmeraies (transformation de l’huile de palme, par exemple en huile alimentaire et en savon) ;
  • l’horticulture (fleurs, fruits et légumes) ;
  • les matériaux de construction (ciment, granulats, briques/carreaux) ;
  • développement des activités de logistique (transport, conditionnement, stockage, etc.) ;

Une seconde centrée sur :

  • les énergies renouvelables, avec la production de bioéthanol de sucre de canne et du biodiesel d’huile de palme ;
  • la recherche et les services financiers.

Des projets expérimentaux ont été lancés dans cette ZES (sous le régime des points francs). Ces activités identifiées répondent aux objectifs suivants :

  • valorisation des actifs et avantages compétitifs du pays ;
  • fort potentiel de création de valeur ajoutée dans le pays ;
  • forte part à l’export ;
  • création d’emplois directs et locaux ;
  • capacité à générer de l’activité et de l’emploi induits ;
  • respect de l’environnement ;
  • impact significatif sur le PIB.

 

Principaux facteurs pour le développement de la ZES de Brazzaville

La région est caractérisée par la présence d’infrastructures physiques de base qui offrent une connectivité avec plusieurs grandes villes du pays via les routes nationales (N-1), à savoir la N-1 reliant la région de Pointe-Noire via Nkayi, Madingou, Dolisie à Brazzaville. Cette route est jointe à la route nationale N°2, reliant Brazzaville via Ollombo-Oyo à Ouesso. La nationale N°1 aide à développer le potentiel agricole des départements desservis, les courants d’évacuation des produits vers les zones de consommation ainsi que les échanges sous régionaux renforçant ainsi la vocation de transit de la République du Congo, de l’océan vers l’hinterland.

La ville de Brazzaville est bien reliée à la capitale économique, Pointe-Noire grâce à un vaste réseau ferroviaire de 510 km. Elle dispose d’un aéroport international reliant la ville à des destinations nationales et internationales, offrant ainsi une meilleure visibilité au niveau mondial. L’aéroport est moderne, construit avec une 2ème piste d’atterrissage de 3.700 mètres. Cet aéroport comprend sept passerelles télescopiques vitrées adaptées aux avions de types Airbus A 380 et Boeing 747-400. Il est desservi par plusieurs compagnies aériennes nationales et internationales (telles que Trans Air Congo, Equatorial Congo Airlines, Nouvelle Air Congo, Air France, South African Airways, Ethiopian Airlines, Royal Air Maroc et autres qui assurent des liaisons domestiques avec des destinations clés comme Pointe-Noire et des destinations internationales comme Paris, Addis-Abeba, Douala, Cotonou, Bamako, Casablanca, Johannesburg, Libreville, Dubaï, etc.) qui relient la région à d’autres destinations commerciales et industrielles.

Le port autonome de Brazzaville fait l’objet d’une remise à niveau afin qu’il puisse retrouver son dynamisme d’antan. La filiale du groupe français Necotrans, opérateur de la concession pour une durée de quinze ans, a pour objectif d’y tripler le trafic de marchandises. L’ambition étant de faire du port de Brazzaville, le port de référence pour l’ensemble du Pool Malebo, ce lac formé sur le cours du fleuve Congo, et des deux capitales (Brazzaville et Kinshasa) qui le bordent.

Ce fleuve Congo joue le rôle de grand axe pénétrant, avec les trafics de bois (à la descente) et de produits alimentaires ou pétroliers (à la remontée). Il constitue une voie de communication et d’échange efficace pour alimenter la mégapole (Kinshasa), dont la population devrait passer de 10 millions d’habitants actuellement à quelques 15 millions en 2025.

La création d’un port sec de Maloukou-Tréchot est également envisagé, doublé de la construction du pont route-rail sur le fleuve Congo, reliant le Congo et la République Démocratique du Congo.

 

source: Ministère des Zones Economiques Spéciales, République du Congo