Récolte des nodules de manganèse dans l’Océan Pacifique

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L’année 2019 sera une année faste pour DEME et sa filiale Global Sea Mineral Resources (GSR), spécialisée dans l’exploration en eaux profondes et du développement de la technologie pour la récolte de nodules polymetalliques. GSR s’apprête à envoyer le « Patania II », un robot piloté à distance, pour réaliser la collecte de nodules polymetalliques comprenant des matières premières rares telles que le nickel, le cobalt, le cuivre et le manganèse à plus de 4 km au fond de l’océan.

Face au contexte d’une population croissante et d’une rareté accrue des ressources, GSR (Global Sea Mineral Resources), le spécialiste en récolte sous-marine de DEME, développe des technologies révolutionnaires d’activités minières en eaux profondes qui permettront la récolte des nodules et leur analyse, mais aussi l’étude de la vie sous-marine et la découverte de nouvelles espèces. Si le dragage est une opération routinière pour DEME et ses filiales, cette opération d’aspiration et de récolte de nodules présente toutefois plusieurs particularités : d’une part elle a lieu dans un milieu complexe et jamais exploité jusqu’ici ; d’autre part c’est une première mondiale qui donnera un avantage concurrentiel à GSR et DEME en cas de réussite.

 

La technologie au fond de l’océan

L’évolution des technologies a permis une nouvelle avancée de l’exploration sous-marine dans la dernière décennie et les ordinateurs sont désormais suffisamment puissants pour transformer les différents retours de fréquences sonores en photos sonores de haute résolution, donnant ainsi une idée précise de la localisation des objets en mer profonde. Les avancées technologiques utilisées dans la conception de Smartphones, drônes et petits satellites ont donné naissance à des composants électroniques  plus petits et utilisant moins d’électricité. Ces éléments peuvent maintenant être utilisés dans l’exploration des océans.

Le prototype « Patania II », successeur du prototype à chenilles « Patania I » a été testé en 2017 et embarquera pour une première expédition dans les zones d’exploration dans l’Océan Pacifique. C’est le premier robot qui devrait toucher les fonds marins en collectant des nodules dans cette région depuis plus de 40 ans. Le « Patania II » intègre la conception à chenilles du premier prototype « Patania I », avec une tête d’aspiration pour collecter les nodules polymétalliques des fonds marins. En 2019, le collecteur de nodules embarquera pour une première expédition dans les zones d’exploration belges de GSR et allemandes de BGR, en exploitant une zone d’essais mesurant 0,1 km².

Pendant l’expédition, le véhicule stockera temporairement les nodules récoltés, afin de collecter des données, puis les redéposera dans la zone des essais. GSR utilisera les données des essais pour valider les performances de la technologie et pour évaluer l’impact environnemental des opérations des essais.

Les nodules polymétalliques sont présents dans les fonds marins de l’Océan Pacifique central, mais l’Autorité des Fonds Marins (International Seabed Authority – ISA) n’autorise leur exploration que dans la zone de fracture de Clarion-Clipperton (CCZ) pour le moment. En 2013, l’ISA (International Seabed Authority) a accordé une concession de 15 ans à la Belgique pour explorer 76 728 km2, soit deux fois et demie la taille de la Belgique, dans la partie orientale de la zone de fracture de Clarion-Clipperton (CCZ) entre le Mexique et Hawaii. Le Japon, la Russie, la Chine et d’autres pays membres ont aussi reçu des concessions à explorer dans le CCZ.  Au stade actuel, seules des explorations sont autorisées, l’exploitation minière en tant que telle ne sera autorisée qu’à partir du moment où l’évaluation de l’impact environnemental et la régulation pour l’exploitation seront établies.

Les nodules contiendraient une plus grande quantité de matières premières cruciales, comme le nickel, le cobalt et le manganèse que l’ensemble des réserves terrestres. Ces métaux sont utilisés pour l’urbanisation et l’électrification partout sur la planète, car ce sont les ingrédients clés de l’acier inoxydable, des batteries, des turbines d’éoliennes et des systèmes photovoltaïques.

GSR a fait équipe avec l’Université de Gand afin de surveiller l’impact environnemental in situ du « Patania II », en collectant des données de conception cruciales, ce qui permettra à GSR d’affiner sa technologie pour accroître son efficacité et minimiser son impact. En outre, un consortium européen de scientifiques, nommé « Joint Programming Initiative for Healthy and Productive Seas and Oceans »,  fournira des rapports indépendants et transparents sur les mesures environnementales complémentaires. Toutes les informations concernant l’environnement seront disponibles pour le public.

Si l’opération du Patania II est réussie, GSR et DEME envisageront la construction du « Pantania III », plus grand, plus autonome et développeront la filière de l’exploitation minière des fonds marins. L’opération devrait avoir un coût total de 600 millions de dollars. En 2019, les yeux de DEME et GSR seront plongés… sur le fond de l’océan.

DEME, un groupe international

Le groupe belge de dragage et d’ingénierie marine et environnementale DEME (pour Dredging, Environmental and Marine Engineering) est un leader international du marché des travaux complexes d’ingénierie marine.

Se basant sur plus de 140 années d’expérience et de savoir-faire, DEME a évolué organiquement vers divers secteurs connexes tels que le financement de projets d’ingénierie marine et d’environnement, l’exécution de projets complexes d’ingénierie marine en matière d’EPC incluant des travaux de génie civil, le développement et la construction de projets d’énergie renouvelable, la fourniture de services pour le secteur du pétrole, du gaz et de l’énergie, la décontamination et le recyclage de sols et de boues pollués, l’exploitation de ressources marines, etc.

Grâce à sa structure de société intégrée DEME se distingue fortement en tant que « fournisseur de solutions globales », proposant à ses clients des solutions intégrales. DEME possède la flotte la plus moderne, la plus high-tech et la plus polyvalente.