Il y a un an je terminais mon éditorial en pressentant 2016 comme une année de tous les défis pour l’Afrique. Aujourd’hui la situation n’a fondamentalement pas vraiment changé. La stagnation de l’économie mondiale entraîne encore toujours des prix bas pour les matières premières et un climat socio-politique instable secoue le Continent. Si la croissance diverge de pays à pays, la comparaison des chiffres d’aujourd’hui avec l’embellie généralisée observée au début de la décennie dénonce une situation plus complexe que jamais.
Il n’en reste pas moins vrai que le continent pourrait devenir dans un futur plutôt proche le moteur économique de notre monde. Avec un sous-sol particulièrement riche, une population toujours caractérisée par une jeunesse largement majoritaire, une urbanisation galopante et une évolution technologique en constante mutation l’Afrique possède globalement les conditions essentielles pour une croissance programmée. Cette perspective mérite cependant réflexion. Pour la rendre réaliste ne faudrait-il pas impérativement d’abord réactualiser la politique du futur africain en le modulant au gré des différentes variantes économiques, sociales et politiques présentes dans les différentes régions impliquées ? Ne faudrait-il pas s’interroger et si nécessaire oser :
remettre en cause les modèles politiques et économiques actuels et avoir assez d’imagination pour le cas échéant renouveler le cadre conceptuel à l’intérieur desquels on pense la dynamique du continent ?
renoncer à la notion d’ « aide au développement » qui sur base d’accords économiques parfois inéquitables asphyxie souvent les économies africaines et maintiennent le lien de domination coloniale ? L’Europe ne constitue plus le centre du monde, même si elle en est encore un acteur majeur. Dans ce contexte, une redéfinition des relations entre états d’Europe, d’Afrique mais aussi d’Asie devrait uniquement s’imposer dans le cadre de partenariats respectueux des intérêts de toutes les parties en présence.
repenser la démocratie avec ses élections ? Ce système a souvent prouvé ses limites. En essayant de supplanter une sagesse africaine millénaire basée sur le consensus par une démocratie à l’occidentale les circonstances ont été créés qui ont souvent engendré fraude, violence et vol.
Voilà me direz-vous de belles paroles, mais encore… Et bien les formuler entraîne la réflexion et en cette première partie du XXIe siècle, le secteur privé pourrait (devrait !) participer à la création d’un nouveau contexte politico-économique digne de notre époque. Le cadre d’une Chambre de commerce comme la CBL-ACP se prête parfaitement à l’exercice.
C’est ce que je vous propose pour 2017 ! Bonne année !