L’économie bleue, un concept dédié aux activités dépendantes des océans et des cours d’eau, représente un pilier essentiel pour promouvoir l’utilisation durable des vastes étendues marines. Englobant des secteurs aussi variés que : l’éolien marin, le tourismee, la biotechnologie marine, la pêche, l’aquaculture et les transports cette approche s’érige comme un moteur crucial pour le développement économique et la préservation de notre planète.
Les océans, couvrant plus de 70 % de la surface terrestre, jouent un rôle vital en fournissant des ressources indispensables telles que la nourriture, les médicaments, les énergies renouvelables et d’autres biens naturels à des milliards de personnes dans le monde. Près de la moitié de la population mondiale dépend directement des océans pour sa subsistance, et la valeur estimée des services et des biens générés par ces ressources marines avoisine les
2 500 milliards d’euros par an.
L’économie bleue, souvent sous-exploitée dans la région des Caraïbes, émerge comme un moteur de croissance potentiel, selon une étude récente de la Banque de Développement des Caraïbes (CDB). Intitulée « L’économie bleue : une opportunité de développement des Caraïbes », cette étude expose les avantages et les défis liés à l’exploitation durable des vastes étendues océaniques de la région.
Bien que les océans jouent un rôle crucial dans la subsistance de près de 40 % de la population mondiale vivant dans les zones côtières, la plupart des pays caribéens n’ont pas encore exploité
pleinement le potentiel de l’économie bleue. Haïti, le pays le plus pauvre de la région avec plus de 1 500 kilomètres de côte, peut tirer profit d’une stratégie axée sur l’économie bleue pour stimuler la croissance, diversifier les secteurs productifs, améliorer la sécurité alimentaire et réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés.
Selon le Dr William Warren Smith, président de la CDB, le développement de l’économie bleue nécessite une gestion judicieuse et une protection des ressources côtières et marines. Il souligne également que des industries à forte croissance telles que l’aquaculture, la biotechnologie marine, l’exploitation minière des fonds marins et l’énergie renouvelable des océans restent sous-développées dans la région.
L’étude identifie quatre industries clés – la pêche et l’aquaculture, le tourismee côtier et marin, l’énergie renouvelable marine et le transport maritime – qui pourraient être ciblées pour stimuler la croissance de l’économie bleue. Cependant, elle souligne également que la mise en œuvre d’une stratégie d’économie bleue ne peut pas être uniforme dans tous les pays de la région, mais peut offrir une opportunité de collaboration régionale pour une efficacité accrue.
Les Caraïbes sont reconnues comme l’une des régions marines les plus diversifiées biologiquement, abritant plus de 13 000 espèces végétales, 12 000 espèces de poissons et 10 % des récifs coralliens mondiaux. Face aux menaces telles que la surpêche, la pollution et le changement climatique, les efforts de conservation sont intensifiés pour préserver la biodiversité marine et lutter contre les effets du développement non durable.
L’étude met également en lumière les facteurs essentiels pour une stratégie efficace de croissance de l’économie bleue dans la région. Cela inclut une politique régionale de partage économique, une agence régionale pour la gouvernance des océans, un cadre réglementaire efficace, des mécanismes de financement innovants et un centre de connaissances régional pour un partage efficace d’informations.
Présentée lors de la 48e réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la CDB à Grenade, cette étude souligne la nécessité d’investissements, de recherche, d’innovation et de collaboration pour concrétiser le potentiel de l’économie bleue dans les Caraïbes. Elle réaffirme que le financement de l’économie bleue est réalisable avec une approche concertée et une utilisation judicieuse de la recherche, de la technologie et de l’innovation.