La lutte contre le changement climatique en Afrique : entre opportunités et progrès

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L’énergie : une opportunité d’investissement


L’Afrique dispose d’un important potentiel en matière d’énergies renouvelables, notamment l’énergie éolienne, solaire et hydroélectrique. La capacité de production solaire pourrait atteindre plus de 10 000 GW, l’éolien 109 GW, l’hydraulique 350 GW et la géothermie environ 15 GW. L’Afrique doit pouvoir en mesure d’exploiter pleinement son potentiel en matière d’énergies renouvelables, et s’attaquer aux inefficacités fondamentales des systèmes énergétiques africains créera également des opportunités d’investissement. Il est indéfendable que les populations les plus pauvres d’Afrique paient l’énergie à des prix parmi les plus élevés au monde. Changer cela représente une énorme opportunité d’investissement. Des millions de citoyens du continent, pauvres en énergie et déconnectés, constituent déjà un marché de l’énergie d’une valeur de 10 milliards de dollars par an.

« Des millions de citoyens du continent, pauvres en énergie et déconnectés, constituent déjà un marché de l’énergie d’une valeur de 10 milliards de dollars par an »

African Development Bank

 

Cependant, l’urbanisation et la croissance démographique pourraient nécessiter l’utilisation complète de toutes les ressources énergétiques disponibles (Nalule, 2021). En raison de la baisse du coût des technologies renouvelables et de la nécessité de lutter contre le changement climatique, les institutions financières pourraient réduire leurs investissements dans les combustibles fossiles. Si la transition vers une économie à faibles émissions de carbone offre la possibilité de lutter contre le changement climatique et de créer des emplois, elle risque d’intensifier les problèmes d’accès à l’énergie et la pauvreté en Afrique en raison de la réduction du financement des projets d’énergie fossile (Nalule, 2020).

D’après le Centre de Recherche pour le Développement Durable de Brookings, l’Afrique détient la clé de l’accélération de l’action climatique mondiale. Le continent n’a pas une « vieille économie » qui a besoin d’être décarbonisée.
Les pays du continent peuvent investir immédiatement dans l’économie verte dont nous avons besoin, une économie qui soit positive pour la planète et ses habitants.

« L’Afrique détient la clé
de l’accélération de l’action climatique mondiale »

Centre de Recherche pour le Développement durable de Brookings

 

L’agriculture, un terrain d’opportunité


L’agriculture fournit des moyens de subsistance à plus de 70 % de la population africaine, c’est pourquoi il est fondamental d’investir dans ce secteur. À l’échelle mondiale, c’est l’Afrique qui possède le plus de terres arables non exploitées, soit l’équivalent de 50 % des terres fertiles de la planète. Si le changement climatique reste une menace majeure pour ce secteur, il offre également des opportunités. Grâce à l’agriculture intelligente face au climat, la production agricole annuelle de l’Afrique pourrait passer de 280 milliards de dollars à 880 milliards de dollars d’ici à 2030. L’Afrique pourrait ainsi se nourrir elle-même et créer des emplois.
Les stratégies qui soutiennent les écosystèmes sains peuvent jouer peuvent jouer un rôle clé en augmentant la résilience et en aidant les populations à s’adapter au changement climatique.

L’investissement dans l’utilisation durable des terres par le biais d’une agriculture intelligente face au climat peut inverser un cercle vicieux en augmentant les revenus des petits exploitants, en réduisant leur vulnérabilité et en renforçant la sécurité alimentaire nationale, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.Dans certains pays, les petits exploitants prennent déjà les devants en faisant preuve d’ambition et d’innovation pour s’adapter aux risques climatiques.

L’approche du Niger, menée par les agriculteurs, en matière d’agroforesterie, par exemple, a amélioré les moyens de subsistance tout en contribuant à l’adaptation et à l’atténuation sur 5 millions d’hectares. La plantation intercalaire clairsemée d’arbres fixateurs d’azote a permis d’accroître le couvert végétal et arbustif et de récupérer 250 000 hectares de sols précédemment dégradés. Le revenu annuel brut réel de plus d’un million de ménages a augmenté de 1 000 dollars.

« L’Afrique possède l’équivalent
de
50 % des terres fertiles
de la planète »

Banque Mondiale

Ces techniques agroforestières se sont maintenant étendues au Mali. Plusieurs pays transposent les programmes locaux au niveau régional ou national, ce qui permet un changement global. Le Ghana, le Kenya et la Tanzanie développent des programmes de protection sociale. L’amélioration de l’agriculture est un thème central de la stratégie d’éconowmie verte résiliente au climat de l’Éthiopie. Dans la région du Tigré, en Éthiopie, les communautés ont élaboré et mis en œuvre des stratégies visant à réglementer l’accès aux pâturages communaux afin de lutter contre la dégradation des sols. Le gouvernement a renforcé ces initiatives locales par le biais d’un cadre politique national.

Source :
African Development Bank
World Bank
OCDE
United Nations
WMO