Le Congo, en marche vers le développement

0
8970

 

Le Congo-Brazzaville a renoué avec la croissance économique en 2018. Le pays, conscient de sa dépendance au pétrole, s’est fixé pour objectif de diversifier son économie afin d’assurer l’auto-suffisance alimentaire et péréniser la croissance économique.

Le Congo est l’un des pays les plus urbanisés de l’Afrique subsaharienne. Près de 65 à 70% de ses habitants vivent en milieu urbain. Ses deux plus grandes villes, Brazzaville et Pointe-Noire concentrent plus de la moitié de la population, tandis que plus d’un tiers de la superficie du pays sont des terres arables non-cultivées.

La position géographique centrale du Congo est un atout : le port en eaux profondes de Pointe-Noire est l’un des points d’accès principaux pour toute la sous-région.

L’économie du Congo s’est construite autour de l’extraction des ressources minières, notamment les gisements d’hydrocarbures, de gaz et de pétrole mais le pays souhaite aujourd’hui diversifier son économie. A cet effet, le Plan National de Développement 2018 – 2022, a été adopté en juillet 2018 reprenant le programme électoral de S.E. le Président Sassou-Nguesso « La marche vers le développement – Allons plus loin ensemble ».

Le plan vise la modernisation et l’industrialisation du pays. Six axes définissent la potentielle marche accélérée vers le développement:

1. L’adoption des valeurs prônant le développement par la population en faisant la promotion de la bonne conduite, l’esprit d’entreprise, la rigueur et la responsabilité tant dans les écoles que dans l’ensemble de la société

2. Conforter le rôle stratégique de l’Etat dans l’économie et la sphère sociale en poursuivant la construction des infrastructures de base modernes, et en favorisant l’émergence d’un climat propice aux investissements et à la création d’emplois, en soutenant des partenariats public/privé ainsi qu’en veillant au maintien du pouvoir d’achat

3. Consolider et pérenniser la croissance économique par la diversification et les réformes économiques. Cela implique une transition de l’économie de la rente pétrolière vers une économie qui repose sur la production agricole et les industries, favorisant la transformation de matières premières en biens manufacturés localement. Des Zones Economiques Spéciales seront également créées afin de produire pour l’exportation

4. Préparer les jeunes à l’emploi par la formation qualifiante, afin d’augmenter le taux d’employabilité

5. Arrimer le Congo au développement de l’économie numérique au travers du développement de l’enseignement des compétences nécessaires (cours de langue, cours de base TIC,…)

6. Les réformes institutionnelles ayant pour objectif de rationnaliser, renforcer et améliorer les prestations de l’administration afin d’avoir une fonction publique compétente et moderne

La Banque Mondiale a annoncé s’inspirer du plan pour orienter ses actions à venir. Le FMI n’a pour le moment toujours pas rendu son évaluation publique.

La colonne vertébrale de l’économie

Secteur primaire
Le Congo-Brazzaville est aujourd’hui le 1er producteur de pétrole brut de la CEMAC. Le pétrole représente près de 90% des recettes d’exportations et 60% du PIB. L’installation à Brazzaville de l’Association des producteurs de pétrole africains (APPA) démontre l’importance de ce secteur. Le Congo a obtenu en juin 2018 un siège permanent à l’OPEP, lui permettant de négocier les prix du baril. L’effondrement du cours du pétrole a fait souffrir son économie pendant plusieurs années. Grâce à la mise en route de l’extraction du pétrole par Total dans le champ Moho Nor, en mer profonde à 75m au large de Pointe-Noire, le Congo a renoué avec la croissance en 2018.

Si le pétrole reste le principal créateur de valeur au Congo, le secteur primaire est également composé d’autres éléments.
Le bois, les rondins d’eucalyptus et le sucre de canne peuvent se targuer d’occuper une place dont l’importance est appelée à croître à l’avenir.

Secteur secondaire
Dominé par l’industrie du pétrole, le secteur secondaire se compose des activités des industries manufacturières, de l’électricité, gaz et eau  pour le secteur pétrolier ainsi que le secteur du bâtiment et travaux publics. A côté de ces industries, on compte quelques usines dans le textile, l’agroalimentaire, la chimie et le secteur des biens d’équipements.

Secteur tertiaire
Hub maritime, ferroviaire, fluvial et routier, le Congo bénéficie d’une position géographique centrale qui fait de lui un pays de transit offrant l’accès à deux communautés économiques régionales, la CEMAC et la CEFAC (zone de libre échange d’environ 174 millions d’habitants).

Malgré la taille de son territoire, le secteur agricole n’exploite que peu la richesse de terres du pays. Seuls 2% des 10 millions d’hectares cultivables sont exploités. Pourvoyeur d’emplois pour 40% de la population active, il ne contribue qu’à raison de 5% au PIB et de 1 à 2% aux exportations.

Le mode d’exploitation hanté est principalement celui de l’agriculture familiale, faiblement productif et cultivant en moyenne moins d’un hectare. Les principales productions vivrières sont le manioc, les bananes plantain, le tarot, les cérales, les haricots, les arachides, la pomme de terre. Les grandes cultures industrielles sont la canne à sucre et l’eucalyptus.

La filière bois est le second poste à l’exportation du Congo. La forêt congolaise couvre plus de 20 millions d’ha soit près de 60% de la surface du pays.

Le secteur halieutique

Le Congo possède une façade maritime sur l’Atlantique Sud longue de 169 kilomètres ainsi qu’un vaste réseau de cours d’eau constituant la cuvette congolaise. Le pays compte une dizaine de grandes rivières ainsi que deux grandes fleuves, le Congo et le Kouilou-Niari. Le Congo a mis en place une Zone Economique Exclusive qui s’étend sur environ 60.000km2. Le potentiel halieutique, assez mal connu, serait d’environ 84.000 tonnes.

Le réseau ferroviaire

La voie ferrée exploitée par le CFCO (Chemin de Fer Congo Océan) est de 510 km et compte 48 gares. La réhabilitation de la ligne ferroviaire Brazzaville/Pointe-Noire progresse dans le cadre d’un plan d’urgence mais n’est pas encore finalisée.

Les conditions favorables, le vaste programme ainsi que la stabilité sont d’autant de facteurs encourageant l’investisseur belge à re-examiner ce pays… sous un autre angle.

POINTE-NOIRE

Le port de Pointe-Noire, situé sur la côte atlantique, est l’un des plus importants en eaux profondes et l’un des plus importants dans le Golfe de de Guinée. Les conditions océaniques et climatiques font du port de Pointe-Noire un port facile d’accès. Il sert de plateforme de transbordement pour toute la sous-région.

Depuis 2009, le groupe Bolloré est adjudicataire de la concession du terminal à conteneurs du port pour une durée de 27 ans. Le groupe français a consenti des investissements afin de renforcer les équipements, améliorer les quais et renforcer la cadence. Les différents travaux entrepris ont permis une augmentation de volume de 250.000 conteneurs en 2009 à 700.000 en 2016.

Grâce à la mise en place d’un corridor Pointe-Noire/Brazzaville-Kinshasa, les importateurs de la RDC peuvent désormais recevoir leur marchandise en peu de temps via le Port autonome de Pointe-Noire.

 

Pour une présentation complète de la constitution de
l’économie au Congo et avec le détail par secteur :
economie.gouv.cg/fr/présentation-de-léconomie-congolaise