Interview de Capucine Gonnord, Digital for Development (D4D) Expert, Project Coordinator AEDIBNET & IDEA D4D Hub
Enabel dÈfinit la question des droits numÈriques comme essentiellement les droits de l’homme ‡ l’Ëre du numÈrique, comprenant les droits qui sont impliquÈs dans notre accËs et notre utilisation des technologies (i.e. tÈlÈphone portable, ordinateur, tablettes, connectivitÈ, rÈseaux, etc) ainsi que la maniËre dont les droits fondamentaux se jouent dans l’environnement en ligne (i.e. accËs ‡ l’information, (dis)information, cybersÈcuritÈ, protection des donnÈes ‡ caractËre personnel, inclusion et rÈsilience numÈrique, etc)
La question des droits numériques est au cœur de la stratégie D4D de Enabel se focalisant non seulement sur le renforcement des droits numériques des citoyens, entrepreneurs/ PME et organisations de la société civile (e.g accès à une information fiable et de qualité, renforcement des compétences numériques dans l’utilisation de la technologie) mais également d’appuyer les institutions et acteurs publics dans le développement de leur plan de transformation numérique centré sur l’humain (e.g. utilisation éthique de l’intelligence artificielle, portail national des données ouvertes, développement de services e-gouvernementaux). Il est essentiel pour Enabel de travailler de manière inclusive et collaborative avec tous les acteurs et bénéficiaires de l’écosystème numérique suivant une approche systémique (au niveau micro, méso et macro) afin d’assurer un impact pertinent et durable.
Comment Enabel aide-t-elle les PME en matiËre de droits numÈriques ?
Enabel travaille de manière directe et indirecte à cet effet à savoir que Enabel travaille à la fois avec les PMEs et avec les structures d’accompagnement aux PME. Pour les PMEs, Enabel organise des formations, ateliers, programmes dans la gestion et le développement de leur transformation numérique centré sur l’humain. Ces formations comprennent des thématiques telles que l’utilisation d’outils et de processus numériques pour le commerce (téléphone, ordinateur, excel, word, etc), le digital marketing (utilisation des réseaux sociaux, whatsapp, mailing, site internet),
e-commerce, gestion du risque dans le e-commerce, gestion de la base de données des clients (protection des données), gestion des partenariats etc.
Enabel facilite également l’accès aux outils du numérique aux PMEs via la mise en place de Digital Lab entièrement équipés avec des ordinateurs, tablettes, réseau internet ; bibliothèques numériques ou Mediatech ; ainsi que la dotation de tablettes, smartphones avec l’intégration direct de solutions e-learning dans la tablette (selon les projets, projet DIRECCT en particulier).
Enabel facilite aussi le renforcement des compétences numériques des SAEI (structures d’accompagnement de l’entrepreneuriat innovant) couvrant un large éventail de sujets, tels que la gestion de projets numériques, le marketing en ligne et l’utilisation des outils numériques.
D’une manière plus large, Enabel conduit des formations sur une utilisation saine du numérique (ne pas poster d’informations personnelles et/ ou qui relève de la vie privée sur les réseaux, ne pas mélanger compte privé et professionnel dans la manière de communiquer, accès à l’information et outils dans le cas de piratage ou cybercriminalité (mobile banking, phishing, arnaque, fake news)).
Comment collaborez-vous avec les gouvernements en Afrique pour garantir le respect des droits numÈriques des PME belges ?
Enabel ne travaille pas directement avec les PME Belges en Afrique sur la question des droits numériques car la priorité est avant tout mise sur le respect des droits numériques des PME locales qui sont beaucoup plus vulnérables. A ce niveau Enabel travaille avec les gouvernements Africains et en particulier les Ministères de Transition Numérique, les organisations panafricaines et régionales telles que CIPESA, Smart Africa, Afrilabs, afin de développer des cadres propices à l’économie numérique en Afrique.
Cependant, Enabel travaille de manière indirecte avec les gouvernements africains pour soutenir les PME Belges en collaborant avec les gouvernements et/ ou favorisant des collaborations Sud-Nord (par l’organisation de studie tour en Belgique- rencontre des écosystèmes tech entre le pays partenaire et la Belgique) et Nord Sud (recrutement de PME belge pour les marchés public tel que Ovation, Open Knowledge Belgium ou par des contrats cadres et Accord Spécifique de Coopération).
Enabel apporte son soutien à l’organisation de missions économiques d’acteurs belges tels que Hub Brussels dans ses pays partenaires (prochainement Palestine, Jordanie fin novembre, début décembre).
Quelle est votre rÙle dans la prÈvention de sÈcuritÈ numÈrique ?
Enabel est actif dans la mise en place de campagne de cybersécurité parfois faite en collaboration avec ses programmes bilatéraux comme le projet Police PAOP au Bénin sextorsion et cybercriminalité à travers des programmes de sensibilisation à la sécurité numérique au niveau national.
Enabel travaille aussi fortement sur les questions de violence faite contre les femmes et jeunes filles en ligne (gender-
based violence) en collaborant avec des acteurs belges ou en collaborant avec ses programmes bilatéraux sur la santé (santé sexuelle et reproductive) sous la forme de formation et de développement d’applications éducatives sur le sujet (e.g. l’application Kouyé en Guinée). Les entrepreneurs (femmes et hommes) ainsi que travailleurs dans les PMEs sont avant tout des citoyens et il est donc important de renforcer la sécurité numérique dans leur environnement quotidien qui aura un impact direct dans leur environnement professionnel (i.e. PME) (si les citoyens comprennent et savent faire face à la menace des arnaques en ligne ou harcèlement en ligne alors ils seront aussi prendre les mesures nécessaires dans le cadre de leur PME).
Comment intervenez-vous en cas de contentieux dans le domaine du numÈrique ?
Enabel n’intervient pas directement mais équipe un maximum les utilisateurs (citoyens, PME, entrepreneurs) avec un accès à une information adéquate et de qualité ainsi qu’avec des ressources leur permettant de faire face en cas de crise (numéro police, plateforme de témoignages et de plaintes, se faire entendre sur les réseaux sociaux, mise en réseau avec des associations de protection de violence en ligne, etc).