Focus Kenya : Editorial

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ACP, unité dans la diversité

Le Kenya, l’Afrique du Sud et Cuba, trois pays mis en exergue dans ce numéro ; trois pays du groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique qui en compte 79.  Ces pays dits ACP ont en commun l’ambition d’un développement durable et d’une intégration progressive dans l´économie mondiale.

Comment situer ces trois pays dans ce vaste programme. Selon une étude publiée par Havas Horizons et l’Institut Choiseul, le Kenya truste la première place dans le classement des pays les plus attractifs pour les investisseurs prêts à y renforcer leurs investissements. Ce pays est l’exemple de la résurgence économique de l’Afrique de l’Est. Selon cette même étude l’Afrique du Sud dispose d’un système boursier parmi les plus dynamiques du continent africain. Les entreprises peuvent ainsi y trouver les capitaux nécessaires à leur croissance tandis que l’Etat y trouve une source de financement pour compenser son déficit. À Cuba le secteur privé poursuit son développement dans des domaines aussi divers que le commerce, la mobilité, la construction ou encore l’industrie. Cette ‘nouvelle économie’ prend forme et est encourageante pour l’avenir de l’ile.

Voici donc trois pays très différents démontrant la diversité que l’on retrouve sous le label ‘ACP’. Pourtant, aussi différents qu’ils soient, ces 79 pays ont en commun d’offrir aujourd’hui, avec une classe moyenne grandissante, véritable moteur de croissance, le plus vaste marché émergent du monde. Si les opportunités y sont aujourd’hui bien réelles, elles doivent cependant s’appréhender au regard des spécificités locales, intégrer les stades de développements différents et assimiler l’économie soit informelle soit déstructurée qui s’y est développée au fil du temps. Sans compter les éléments exogènes, tels que les crises humanitaires ou la baisse des prix des matières premières qui ont sensiblement accentués ces derniers temps les disparités régionales.

En parallèle, « l’accord de Cotonou », qui constitue l’ossature du partenariat entre l’Union européenne et les pays ACP et qui était vu comme novateur en 2000, a, au cours des dernières années, vu son contexte modifié. Une nouvelle réalité prévaut aujourd’hui qu’elle soit géopolitique, sécuritaire ou encore migratoire. Le combat contre le terrorisme et le crime organisé retient d’abord l’attention des responsables au détriment des aspects économiques, sociaux et humains.

Devant tant de signaux parfois aussi contradictoires il est évident qu’une certaine circonspection s’impose. Mais, s’il y a une vingtaine d’année, investir dans les pays ACP passait pour de l’idéalisme, les ignorer aujourd’hui apparaitrait comme une erreur. Même si leur intégration économique voulue sur les marchés mondiaux n’a pas donné les résultats positifs escomptés, ces pays offrent aujourd’hui de nombreuses et réelles opportunités commerciales. Pour les saisir il faut, sans enthousiasme excessif et en restant conscient des risques, les envisager dans toutes leurs complexités et leurs nuances et en ayant à l’esprit qu’un partenariat avec les acteurs locaux constitue souvent les clés de la réussite (contenu local, ressources humaines pertinentes, relations avec les pouvoirs publics, conception des produits…).

Aujourd’hui plus que jamais notre Chambre, la CBL-ACP, avec ses conseillers, ses représentants locaux et ses chefs de sections bilatérales, reste pour ses membres le meilleur support pour partir à la conquête de ces économies émergentes soutenues par une diversification grandissante et un marché domestique important.

 

Guy Bultynck
Chairman, CBL-ACP